Mis-à-jour les Lundi 4 Mai et Mercredi 16 Juin 2009

Décidément, Jean-François Copé a décidé de se lancer dans une vraie campagne de guerre contre la godille parlementaire ! En effet, à l’aube de la sortie de son nouveau livre le 23 Avril 2009, il jongle d’une interview à l’autre, réaffirmant à chaque fois sa volonté de transformation du parlement et d’éradication des godillots.

Ainsi, voici un premier extrait de ses propos, tenus ici lors d’une interview au site Borderlyne.fr le 15 Avril 2009 où il affirme :

La notion de parlement godillot me paraît derrière nous.

Déjà la veille, dans une interview au Figaro, il affirmait :

Ce qui vient d’arriver conforte la thèse de mon livre. Le métier de député du XXIe siècle reste à inventer. Le député godillot n’existe plus mais l’hyperdéputé de notre époque n’a pas encore pris la mesure de l’ampleur de sa tâche. Il reste à nous retrousser les manches.

Le 23 Avril 2009, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre “Un député, ça compte énormément !“, Jean-François Copé à eu l’occasion de s’exprimer à nouveau sur la question à plusieurs reprises. Dans une interview au quotidien Libération, il affirme ainsi :

Aujourd’hui, 85 % des députés sont des réélus, pas vraiment frappés d’émerveillement quand ils franchissent le seuil du Palais Bourbon, et qui pour leur immense majorité savent qu’ils ne seront jamais ministres. En clair, ils ont laissé les godillots au vestiaire.

L’Express du
25 Avril 2009

L’hebdomadaire L’Express lui accorde pour sa part tout un dossier avec les bonnes feuilles de son livre, une critique et une interview et propose en ligne à ses internautes un chat dans lequel il précise :

je considère que le temps des députés godillots est révolu.

Il insiste encore une fois sur ce point dans une courte interview vidéo ce même jour sur le site de L’Express :

Le temps du député godillot qui votait les yeux fermés les lois est un peu terminé maintenant.

Tous ces propos ne sont en réalité pas complètement neufs, Jean-François Copé avait effectivement soutenu peu ou prou la même chose il y a quelques mois lors d’une interview sur RMC le Vendredi 5 Décembre 2008. Voyez plutôt :

Il va pourtant lui falloir faire preuve d’un certain talent d’équilibriste autant que de pianiste pour concilier toutes ces prises de position avec celles exprimées en parallèle sur l’avenir de la loi HADOPI. En effet Jean-François Copé à appelé à plusieus fois cette même semaine les députés de son groupe majoritaire à faire acte de présence afin de voir le texte voté. Il semble ainsi chercher à renforcer le système des permanences et donc battre en fait le rappel des godillots ! Voyez-vous mêmes : une dépêche de l’AFP le 21 Avril 2009 relate qu’il déclare dans la Revue Parlementaire :

Il faut que chacun comprenne que si l’on veut coproduire les réformes et pas seulement amender ou débattre, il faut être présents. Il faut aussi être là pour voter le texte.

Il récidive quelque jours plus tard alors même que son livre sort en librairies et évoque le système des permanences. Le Figaro.fr titre ainsi le 25 Avril 2009 “Copé mobilise de ses troupes“, reprenant une dépêche de l’AFP du 23 Avril 2009 :

Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Jean-François Copé a écrit jeudi aux députés du parti majoritaire pour leur demander d’être “extrêmement présents” toute la semaine prochaine lors du nouvel examen du texte sur Internet, qui avait été rejeté le 9 avril.
Revenant sur le rejet surprise du texte, M. Copé fait valoir dans sa lettre que “ce n’est désormais plus la teneur de ce texte qui est en cause“. [...]
Il rappelle en outre sur les “70 députés de notre groupe” qui “étaient de permanence. A peine plus d’une quinzaine sont venus en séance“.

Lettre de Copé
aux députés UMP

Le le 27 Avril 2009, le site d’informations PCINpact propose la lecture de la lettre ainsi adressée par Jean-François Copé aux membres de son groupe apportant ainsi confirmation des propos relatés ci-dessus.

Il en arrive ainsi même le 28 Avril 2009 à inventer une logique lui permettant de concilier ces deux positions en une même phrase dans une interview aux Echos :

Nous devons être cohérents : vouloir la fin des députés godillots oblige à être présents en séance.

Mise-à-jour :

Le Lundi 4 Mai 2009 dans le 7-10 sur France-Inter il revient pourtant à ses antiennes et réaffirme à Nicolas Demorand  :

Moi qui était profondément gaulliste [...], j’avais l’idée que la vision institutionnelle du gaullisme c’était finalementla cinquième république, avec des exécutifs forts et un parlement godillot, et puis ces derniers temps avec la réforme constitutionnelle, qu’a voulue d’ailleurs Nicolas Sarkozy lui-même, je me suis rendu compte qu’on pouvait avoir un éxécutif fort [...] et de l’autre un parlement qui doit maintenant exercer de nouvelles fonctions.





Extrait de Copé sur le 7-10 de France-Inter (le télécharger)

Seconde mise-à-jour :

Le Samedi 9 Mai 2009 dans Salut les terriens de Thierry Ardisson sur Canal+ Jean-François Copé poursuit la promotion de son livre et affirme à l’animateur qu’il faut “qu’on arrête d’etre des députés godillots” pour être “des hyperdéputés“ :





Extrait de Copé dans Salut les terriens
de Thierry Ardisson sur Canal+
(le télécharger)




Le Mercredi 13 Mai 2009, au lendemain du vote final par les godillots du projet de loi Hadopi, Jean-François Copé explique pourtant à nouveau sans sourciller au 7h/11h de Bourdin & Co sur RMC et BFMTV qu’il faut “sortir du rôle de député godillot“ :


(Télécharger l’extrait)




Puis le Samedi 16 Mai, dans l’émission On n’est pas couchés de Laurent Ruquier sur France 2, Eric Zemmour pointe à Jean-François Copé la contradiction entre sa position affichée sur les godillots et son rappel des troupes sur le projet de loi Hadopi :





Extrait de Copé dans On n’est pas couchés
de Laurent Ruquier (le télécharger)




Le Dimanche 24 Mai 2009, au Grand Rendez-Vous de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1 qu’il faut “sortir du rôle de député godillot“ :


(Télécharger l’extrait)




Sans oublier ses plus récentes interviews sur France 24 le 4 Juin et le 14 Juin dans le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI de Jean-Michel Aphatie : il poursuit dans ces interviews son éternel discours dual sur le fonctionnement parlementaire.